Tous les secteurs d’activité ont été impactés d’une manière ou d’une autre par la pandémie de la Covid-19 et les aides à domicile ne font pas exception. D’ailleurs, elles ont dû réclamer pendant plusieurs mois pour profiter d’une prime comme les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et des hôpitaux. Puis, elles demandent à intégrer la liste des professions dont les rémunérations seront revalorisées dans les prochaines années.

Une enveloppe de 150 millions d’euros pour revaloriser la rémunération des aides à domicile

En réponse à cela, le gouvernement a déposé un amendement au projet de budget de la sécurité sociale lors de la discussion du PLFSS dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, qui a commencé le mardi 20 octobre dernier. Ceci concerne la mobilisation de 150 millions d’euros pour revaloriser les salaires des aides à domicile pour l’année prochaine. Normalement, ces revalorisations doivent être effectives à compter du mois d’avril 2021.

Pour une année pleine en 2022, les montants représenteront 200 millions d’euros. Selon les dires de Thomas Mesnier, rapporteur général du Projet de loi de financement de la sécurité sociale dans le cadre d’une conférence de presse organisée, ce lundi 19 octobre, par l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), ce montant s’ajoute aux 80 millions destinés à financer la prime versée aux aides à domicile ayant travaillé pendant le confinement.

Assemblée nationale

Le doute persiste sur le respect de l’engagement de l’État sur la hausse de salaire en 2021

La lecture de la première mouture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale en fin septembre n’a pas fait allusion à cette revalorisation. Du coup, le doute s’est installé, d’autant plus que l’engagement de l’État concernant la hausse des salaires de 2,5 % dès 2020 n’est pas encore signé. Même la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa) n’est aucune certitude quant à l’application de la revalorisation prévue pour 2020.

À cet effet, Thierry d’Aboville, secrétaire général de l’ADMR, l’une des principales associations du secteur interpelle la vigilance des acteurs du milieu. Il a affirmé qu’une attente de 6 mois n’est pas tolérable. De leur côté, la presse interroge le ministère chargé de l’Autonomie sur la question. Mais celui-ci n’a pas encore donné suite aux sollicitations.

Le salaire actuel des aides à domicile nécessite une revalorisation de rémunération de 15 %

Service d'aides à la personne

Pour information, les aides à domicile perçoivent de très faibles revenus, voire inférieurs au SMIC. Cela a fait diminuer leur pouvoir d’achat de 30 % entre 2003 et 2020. C’est pourquoi l’avenant 43, travaillé avec les syndicats, prévoit une hausse des rémunérations de 15 %. Une enveloppe de 500 à 600 millions d’euros est requise pour garantir cette revalorisation. Or, l’enveloppe de 150 millions d’euros n’est pas uniquement destinée à revaloriser les rémunérations annuelles pour les aides à domicile. Elle servira également pour leur évolution sur le long terme.

L’État seul n’arrivera pas à assurer cette évolution salariale. Les départements chargés de rémunérer les Services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) ont aussi leur part de responsabilité. Face à cela, le ministère délégué à l’Autonomie suggère la constitution d’une provision dans le PLFSS pour aider financièrement les départements à assumer une revalorisation de l’ordre de 15 % des salaires via cette enveloppe. Des négociations avec les départements et les partenaires sociaux sur le sujet sont en cours.